Auteur de l’article
  Historienne de l’art, spécialisée dans l’étude du milieu de l’art dit « contemporain » et du système qu’il a engendré, elle est l’auteur d’un livre de référence : Les mirages de l’Art contemporain aux éditions de la Table Ronde, réédité en 2018 avec un supplément, « Brève histoire de l’Art financier ». Elle a collaboré à de nombreuses revues : « Conflits actuels », « Liberté politique », « écritique » etc. Elle appartient au comité de rédaction de la revue Commentaire et anime un blog avec une lettre d’information depuis 2009.
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Le scandale McKinsey aurait-il son pendant dans le monde de l’art ?


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Le centre Pompidou cerné !

L’affaire McKinsey (ce cabinet de conseil murmurant à l’oreille du Président, mais pas que1) n’est pas sans écho dans le monde de l’art, où la collusion État/privé s’appelle « redessiner un partenariat »…

Car la double exposition qui a débuté le 16 février, conjointement à Beaubourg et à la Bourse de Commerce de M. Pinault, vient de franchir un seuil. Public et privé se coordonnent pour exposer en même temps la même chose (vive la diversité !) et faire catalogue commun. En vedette, un sculpteur américain (« faussement figuratif », dit-on) dont la qualité première semble surtout d’être la fois « méconnu mais très coté ». Trop cher, Charles Ray ne figure dans aucune collection publique française : la moindre de ses œuvres coûterait à Beaubourg plus que son budget d’acquisition annuel 

En revanche, François Pinault détient vingt-deux de ses œuvres et s’est fait un plaisir (comme toujours) de prêter à l’État. La dissymétrie de cette collaboration est telle qu’il devient voyant qu’en art contemporain le privé murmure à l’oreille de l’État – qui ce dernier doit couronner ! Ceux qui pariaient pour une complémentarité public/privé sont marris : pour être consacré à Paris, mieux vaut être déjà riche et célèbre (surtout en Amérique). 

Bien sûr, les bonnes âmes protestent : mais non, cette surexposition n’est pas une tentative de faire monter la cote puisque Ray est déjà tellement cher, voyons ! À ceci près qu’il s’agit d’art financier spéculatif, dont la cote doit sans cesse être entretenue… au risque de s’effondrer. Dans un monde cornaqué par les cabinets de conseils, rien d’étonnant à ce que l’art contemporain repose avant tout sur la « com ».

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Quand Emma Lavigne, directrice de la Pinault collection, déclare : « nous sommes un lieu privé qui fait du service public », le citoyen est en droit de se demander si ce n’est pas l’inverse : les lieux publics, payés par le contribuable, faisant le service après-vente du privé. D’autant que la dame affirme fièrement que la Bourse du commerce et le centre Pompidou ont dépensé le même budget ! Cette directrice était, il y a peu, à la tête du Palais de Tokyo, centre d’art public : le contribuable paye donc des fonctionnaires qui vont mettre leur expertise au service du privé.

De quoi se demander si, comme pour McKinsey2, il est juste de payer deux fois. Beaubourg, qui va disparaître pour trois ans de travaux, anticipe-t-il ici une future subordination ? La Fondation Louis Vuitton était déjà en embuscade au bois de Boulogne, mais quand la Fondation Cartier aura fini de s’installer dans l’ancien Louvre des Antiquaires, pour sûr, le centre Pompidou sera cerné !

Christine Sourgins


1. McKinsey a, entre autres, la charge de la communication du pape François…

2. Un exemple : pour piloter la réforme des APL, qui priva d’aides des dizaines de milliers de personnes, McKinsey toucha près de quatre millions d’euros…cette somme échappant à l’impôt.

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