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 La diplomatie du pétrole - Décodeurs 360 | Décodeurs 360
François Hollande en visite officielle dans un pays arabe
Auteur de l’article
Parallèlement à son cursus universitaire en Sciences politiques et Relations internationales, Alexandra a renforcé sa rigueur analytique en travaillant pour le ministère des Armées. Passionnée par l’Océan, l’Orient et l’Histoire, elle s’évade au gré des expositions parisiennes et des livres chinés deçà-delà. Dès qu’elle le peut, elle voyage en quête de nouvelles cultures, de grands espaces et de sites de plongée insolites : autant de sources d’inspiration pour ses articles.
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La diplomatie du pétrole


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Alexandre Del Valle, Partie IV : Liaisons dangereuses

Docteur en Histoire contemporaine, professeur de géopolitique et essayiste, Alexandre Del Valle étudie l’islamisme, le terrorisme et les conflits de civilisation entre l’Occident et le monde arabo-musulman. Chercheur-associé au Center of Political and Foreign Affairs et à l’Institut Choiseul, il enseigne à l’IPAG et Sup de Co La Rochelle. Il a notamment écrit Les Vrais Ennemis de l’Occident (2016) et vient de faire paraître un livre qui fait du bruit : La Stratégie de l’intimidation : Du terrorisme djihadiste à l’islamiquement correct (Éditions L’Artilleur).

Voir la Partie I : La stratégie de l’intimidation

Voir la Partie II : De « l’islamiquement correct » au « cosmopolitiquement correct »

Voir la partie III : Qui est l’ennemi ?

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Quelle attitude adopter vis-à-vis du Qatar, du Koweït ou de l’Arabie Saoudite, partenaires indispensables pour le pétrole et le Paris Saint-Germain, qui financent l’islamisme en France ?

L’Occident se définit hypocritement comme la « terre des Droits de l’Homme », alors même que ses alliés, notamment ses grands alliés du Golfe, les bafouent en permanence, et bien plus que Moscou. Ce qui le définit réellement, c’est en fait sa stratégie, tournée contre la Russie, et l’aspect économico-financier, axée sur le système global consumériste, capitaliste et libre-échangiste. Il n’y a par contre aucune définition ou référence identitaire de l’Occident, qui a décidé de devenir un empire-monde (« Macworld »).

Selon cette dangereuse vision néo-impérialiste qui ne dit pas son nom, il a choisi de se dénaturer civilisationnellement et religieusement, et donc se diluer (« multiculturalisme ») afin de pouvoir construire un utopique « Village global » sans frontières, sans couleurs et sans odeurs. Cet Occident anti-civilisationnel ou « contra-civilisationnel », c’est-à-dire qui exclut ses propres déterminismes culturels et identitaires pour bâtir sa tour de Babel mondialiste, ne peut logiquement se définir que selon des critères stratégico-économiques.

Preuve en est : l’alliance séculaire avec le terrible Pakistan, créateur des Talibans afghans et co-fondateur d’Al-Qaïda, puis avec l’Arabie saoudite ou d’autres monarchies totalitaires sunnites du Golfe pour des raisons de pétrole et de gaz ou de contrats d’armement et de contrôle des mers…

Tant qu’il renie son identité et sa dimension culturelle, l’Occident peut de ce point de vue « matérialiste » rester l’allié des pétromonarchies ou d’autres États qui sont nos ennemis d’un point de vue civilisationnel. Mais si l’Occident se définit selon un point de vue plus identitaire, « géo-civilisationnel », alors les pays du Golfe et même la Turquie d’Erdoğan, bizarrement membre de l’OTAN, sont de véritables ennemis car ils distillent les valeurs islamiques conquérantes au sein même de notre société.

Pire, ils y poursuivent une stratégie néo-impérialiste mortelle pour notre avenir en distillant chez les communautés musulmanes instrumentalisées une « paranoïa » collective et un séparatisme subversif, bref un travail de sape de nos institutions, de notre territoire et de nos populations musulmanes devenues en partie hors contrôle, véritables « ghettos volontaires intérieurs ».

À cet égard, le projet du président hongrois Viktor Orbán semble le plus structuré idéologiquement et civilisationnellement, même si l’on peut le critiquer sur d’autres plans, notamment économiques : poursuivre la défense de l’identité civilisationnelle de l’Occident judéo-chrétien et refuser de devenir une société « multiculturelle », qui laisse de fait le champ libre à la conquête islamiste. Je précise que Victor Orbán, malgré sa diabolisation (notamment par George Soros), n’a pas été expulsé du groupe politique majoritaire de centre-droit du Parlement européen (PPE) et qu’il n’est pas membre de groupes dits populistes ou dits d’extrême-droite.

Les choses sont moins manichéennes qu’on ne le croit. Les États de l’Europe de l’Est ex-soviétique refusent grosso modo de devenir des sociétés culpabilisées et multiculturelles comme le sont les nôtres où règne la « tyrannie des minorités ». Dans ces conditions, les pays qui distillent chez nous, sous couvert du « droit à la différence », un prosélytisme conquérant revanchard et hostile à nos valeurs, agissent comme de véritables ennemis géo-civilisationnels (Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Turquie, Pakistan, Maroc, etc.).

Pour répondre à votre question, cela ne veut pas dire qu’il faille renoncer à réaliser des échanges économiques avec ces pays ; cela veut dire que nos gouvernements doivent les interpeller et conditionner les relations à la non-ingérence dans nos affaires. En termes clairs, qu’ils cessent de financer l’islamisme chez nous. Autrement dit, il faut les responsabiliser. Après tout, ils ont raison d’essayer d’avancer leurs pions, de leur point de vue. Les vrais responsables, ce ne sont pas les pôles islamistes qui « font leur boulot » prosélyte, mais nous, qui ne bloquons pas ce prosélytisme communautariste qui cache une stratégie de conquête bien réelle.

On oublie souvent que l’Occident demeure le maître du monde : il contrôle l’OTAN, la plus puissante des organisations de défense au niveau mondial. Nous ne sommes pas que dépendants envers les pays producteurs de pétrole : l’Amérique est auto-suffisante, l’avenir est aux énergies renouvelables et ces pays dépendent de nous en matière de défense puisqu’ils seraient vite plongés dans le chaos sans nos bases militaires…

Rien ne nous oblige réellement à favoriser leur vision islamiste subversive sur notre sol, et rien ne le justifie ou ne l’explique à part la trahison de nos propres intérêts et valeurs civilisationnelles par nos élites dirigeantes. Ces élites, adeptes d’une vision « contra-civilisationnelle », veulent en fait construire Macworld en croyant que cette utopie mondialiste consumériste absorbera tout le monde, mais ils sous-estiment l’islamisme qui en profitera pour remplir le vide religieux, identitaire et moral.

Pendant la campagne présidentielle de 2017, François Fillon dénonçait le « totalitarisme islamique », quand Marine Le Pen déclarait que « L’ennemi, c’est le fondamentalisme islamique ». Si, à droite, Laurent Wauquiez a repris le flambeau de la lutte contre l’islamisme, au sein du gouvernement, notre ministre des Affaires étrangères actuel affirme sa volonté de combattre Daech et l’islamisme. Pensez-vous que la classe politique française ait véritablement pris la mesure de la menace ou s’agit-il de pure rhétorique ?

Je rappelle en passant que tout le monde reprend, Valls et Fillon en tête, l’expression de « totalitarisme islamiste », que j’ai développée dès mes premiers écrits en 1997. Chez beaucoup d’hommes politiques, cela ressemble à de la rhétorique, même si Fillon et Valls semblent sincères. Je crains que dans l’ensemble, il n’y ait pas eu de prise de conscience profonde. La classe politique ramène constamment l’ennemi islamique totalitaire aux seuls groupes terroristes, Daech et Al-Qaïda en tête. Or ces groupes ne sont que l’avant-garde révolutionnaire, la face émergée de l’iceberg islamiste global. On oublie ainsi les neuf dixièmes immergés que sont les non-djihadistes (les Frères musulmans, le Qatar, l’Arabie Saoudite, mouvances néo-ottomanes, salafistes, etc…).

En ne luttant que contre l’islamisme radical-terroriste nécessairement minoritaire, les politiques donnent un blanc-seing aux pôles de l’islamisme plus « institutionnel », qui ont pignon sur rue dans nos démocraties mais qui poursuivent les mêmes buts à terme que Daech : la conquête et l’islamisation du monde, mais avec des moyens plus pernicieux. Rares sont les politiques qui ont compris le danger que représente l’islamisme institutionnel – c’est peut-être le cas de Manuel Valls et de quelques autres, comme Nicolas Dupont-Aignan, Jean Pierre Chevènement, François Fillon, sans oublier le socialiste Malek Boutih et d’autres rares « islamo-lucides ».

La plupart des hommes politiques qui dénoncent les islamistes radicaux ne visent hélas que les djihadistes, et même que Daech. Cette sélectivité extrême a contribué à légitimer indirectement certains groupes jihadistes opposés à l’EI mais tout aussi totalitaires. On l’a bien vu en Syrie, où les Occidentaux continuent de soutenir les islamistes combattants face au régime de Bachar et à Daesh. En ne désignant qu’à moitié l’ennemi, ils ne combattent qu’un dixième de l’islamisme radical.

C’est ainsi que l’on se retrouve avec une pléthore de « réserves charia » et autres « accommodements raisonnables » dans nos relations et accords internationaux, ainsi que je le démontre dans mon dernier livre. Plus contradictoire encore, la Déclaration islamique universelle des Droits de l’Homme de 1981 et la Déclaration du Caire des droits de l’homme en Islam de 1990, respectivement concoctées par le Conseil islamique d’Europe et l’OCI (Organisation de la Coopération islamique, qui inclut 57 pays), prennent de fait le strict contre-pied de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.

Malgré cela, l’ONU leur reconnaît une valeur juridique. Les institutions internationales et occidentales ont donc déjà capitulé dans leurs valeurs en cédant à ces déclarations qui posent de façon officielle la supériorité absolue et non négociable de la Charia sur les autres systèmes juridiques et moraux. Des Droits de l’Homme fondés sur la charia, cela paraît ubuesque.

Pourtant, tel est l’état d’esprit de ceux qui savent saper nos valeurs et retourner nos bases sémantiques contre nos intérêts pour pénétrer et conquérir nos sociétés ouvertes à tous les vents. De ce fait, les neuf dixièmes de l’iceberg islamiste institutionnel sont de facto et de jure encouragés dans le monde et dans nos sociétés. Rappelons que juste après les attentats du 11 septembre 2001, George W. Bush avait fait une déclaration résolument pro-islamique dans une mosquée tenue par des Frères musulmans et des milieux proches des pays du Golfe !

À cet égard, si la lutte contre les attentats a progressé, il est clair que le risque zéro est impossible à atteindre et que désamorcer une bombe ne supprime pas le radicalisme. Concrètement, que peut-on faire pour endiguer l’idéologie islamiste ?

En termes de mesures, le pays exemplaire, c’est l’Autriche. Avant que l’extrême-droite gagne l’élection en 2015, le pays a banni toutes les institutions islamistes radicales financées par des pôles islamistes étrangers. Elle a fait cela dans le cadre d’un projet visant la mise en place d’un islam autrichien compatible avec les valeurs de l’Autriche. Cela va dans le sens de l’intégration véritable. D’aucuns criaient au scandale, voyaient dans cette décision une déclaration de guerre…

Erdoğan a ainsi vivement protesté, mais ça n’a pas été plus loin. L’Autriche a repris en main l’islam de manière pacifique et légale. Cela a été fait par un gouvernement de centre-droit, non-violent et humaniste. Et cela prouve que l’on peut agir pour couper et libérer nos communautés musulmanes de l’influence subversive des « pôles de l’islamisme institutionnel mondial » que je passe en revue, documents à l’appui, dans La Stratégie de l’intimidation.

Il est certes un peu tard pour nous, mais mieux vaut tard que jamais. L’islam est compatible avec nos valeurs s’il est tenu par l’État, contrôlé, coupé des islamistes radicaux et contraint à mettre de côté certains textes sacrés liberticides, violents ou totalitaires. Cette religion est foncièrement politique ; elle est facilement ouverte aux vents islamistes. Des pays d’Europe de l’Ouest où vivent beaucoup de musulmans, l’Autriche est le seul qui ait pris les mesures pour couper les musulmans de ceux qui empêchent leur intégration en favorisant la transmission d’une représentation paranoïaque du monde.

En leur faisant croire que les « mécréants » sont antimusulmans, en leur faisant intérioriser un sentiment de persécution, les islamistes développent le « séparatisme », source du communautarisme islamique. Il faut donc se méfier de ceux qui crient à l’islamophobie, car celle-ci génère le syndrome séparatiste et ne vise qu’à faire taire les « islamo-lucides » et rétablir le délit de blasphème. Il est urgent de réconcilier nos compatriotes.

Voir la Partie I : La stratégie de l’intimidation

Voir la Partie II : De « l’islamiquement correct » au « cosmopolitiquement correct »

Voir la partie III : Qui est l’ennemi ?

Propos recueillis par Alexandra Nicolas

Couverture du livre d’Alexandre Del Valle, « la Stratégie de l’intimidation », « Du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct », éditions L’Artilleur

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