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La longue bataille des Françaises pour le droit de vote


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L'émancipation des Françaises au fil des guerres du XXe, Partie II

Pendant la Grande Guerre, les ouvrières ou les journalistes qui se rendent dans les usines d’armement ne découvrent pas ces femmes montrées sur les affiches, souriantes, en blouses blanches, heureuses de travailler sur des machines de 9 à 11 heures par jour, y compris le dimanche, pour fabriquer des munitions :

« Dans les aciéries, 430.000 ‘‘munitionnettes’’ tournent les obus sous des jets d’huile pour les rendre parfaitement lisses. La peau des ouvrières des industries chimiques devient parfois toute jaune à cause de l’acide, de ce fait on les appelle les canaris ».

Malgré et peut-être à cause de cette vie difficile, pendant dix ans après la fin de la guerre, la jeunesse qui a survécu dans cet enfer veut oublier ; voter n’est pas l’essentiel.

Voir la partie I : La guerre de 1914, un début d’émancipation pour les femmes ?

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Pourquoi a-t-il fallu deux guerres pour obtenir le droit de vote ?


D’autant plus que les jeunes soldats américains exportent leur musique et leurs danses en France avec un succès considérable : c’est la période des Années folles !

Pourtant, pour retrouver du travail, les femmes auront des difficultés : secrétariat, enseignement. Heureusement, la solde du mari et les pensions affectées aux anciens combattants suivant leur grade et leurs blessures ou aux veuves aideront les familles.

La crise économique de 1929 touche toute l’Europe et l’Amérique, amenant de nouveaux conflits sociaux dans de nombreux pays. Pour la France, la reprise des activités économiques se fait lentement : les mines et les usines de l’Alsace, de la Lorraine et du Nord ont été très exploitées par l’occupation allemande et ruinées, ce qui diminue la crise par rapport à ses Alliés.

Quelles places les femmes trouvent-elles dans la société d’après-guerre ?

Cultivatrices, « obusettes ou munitionnettes » de la Défense nationale, infirmières corvéables à merci, espionnes au péril de leur vie, marraines de soldats, soutiens des veuves de guerre, des civils et émigrés en difficulté, cette nouvelle société, majoritairement adulte et féminine méritait bien des récompenses comme les discours officiels l’affirmaient. Des infirmières reçoivent des décorations ou la Légion d’Honneur, des diplômes sont remis à beaucoup de cultivatrices et aux meilleures ouvrières.

Etait-ce suffisant ? Certains députés, devant l’ampleur du nombre de Morts pour la France, proposent en 1918, comme Maurice Barrès, de manifester au moins la reconnaissance de la France aux veuves de guerre (plus de 600.000) en leur permettant de voter au nom de leurs défunts :

« Le suffrage des Morts déléguant à la veuve la voix du défunt ». Cette proposition ne trouve que peu d’échos alors que la plupart des pays européens adopteront cette loi, parfois avec des restrictions suivant l’âge ou le veuvage !

L’action du Sénat contre le suffrage des femmes

Le Sénat va bien au-delà du refus d’étudier cette proposition : en 1922, il supprime de l’Ordre du Jour la motion du suffrage des femmes.

En 1925, un espoir renaît : le ralliement des catholiques de l’Union nationale des femmes avec l’Union laïque pour le suffrage des femmes, soutenu par les aumôniers militaires. Ils reprennent leurs fonctions dans les paroisses et aident les femmes touchées par la guerre à se faire reconnaître. Ce soutien n’a aucun succès auprès des sénateurs, ni en 1932, ni en 1935.

Bataille des femmes pour le droit de vote

Pourtant des voix se font entendre de plus en plus violemment, comme celle de Paul Valéry en 1934, pour soutenir les femmes toujours aussi mal considérées :

« La loi vous range toujours dans cette classe de déchus et de débiles alors que la même loi admet des électeurs en état d’ivresse ! ».

En 1935, Louise Weiss, féministe convaincue, entreprend une action auprès des Républicains et des féministes pour faire passer enfin la loi du suffrage. Rien ne lui sera épargné, pas plus les insultes sexuelles que la carte postale de sa petite culotte éditée par le journal L’Action française !

Elle n’abandonne pas. Son groupe place des urnes dans des cartons à chapeaux pour recueillir les desiderata des femmes à Paris, sans se faire remarquer par la police : 18.000 bulletins y seront placés grâce à cet artifice, mais ils ne feront pas pencher la balance en faveur des femmes.

En 1936, le Gouvernement de Léon Blum laisse passer la chance de faire voter les femmes qui ont pourtant soutenu le mouvement socialiste, mais il les rassure par une demi-mesure en nommant trois Sous-secrétaires d’Etat, qui n’avaient jamais été élues et qui n’assisteront pas aux Conseils des Ministres…. Cécile Brunschwicg nommée à l’Education nationale, Irène Joliot-Curie à la Recherche scientifique, très peu de temps au gouvernement, et Suzanne Lacore à la Santé publique.

Ces nominations pouvaient faire penser que les gouvernements français, reconnaissants de l’aide des femmes, finiraient par leur donner une place égale à la leur dans la vie politique mais les craintes d’une deuxième guerre mondiale suppriment l’étude de ce sujet brûlant… L’Europe n’est plus la même, le partage des nations exigé par les vainqueurs, lors des traités issus de la Paix de Versailles, devient le ferment de nouvelles et durables oppositions et l’Allemagne avec Hitler, veut prendre sa revanche.

Une Seconde Guerre mondiale : retour en arrière ou avancées ?

Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale amène un nouveau gouvernement et la République est dissoute. L’Etat français se lance dans un programme de régénération morale et familiale « Travail, Famille, Patrie ». Il n’est pas question de donner le droit de vote aux femmes. Leur rôle dans la famille comme éducatrice est tout tracé.

Mais, en juin 1942, les Forces combattantes à Alger, sous l’autorité du général de Gaulle, ont l’intention de promulguer le suffrage des femmes, ce qui sera décidé en mars 1944. Les discussions sont longues et la promulgation de l’Ordonnance à Alger n’aura lieu que le 21 avril 1944 :

«  Article 16- les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes et dans cette Assemblée constituante 52 députés sur 84 en sont issus ».

L’Ordonnance est répétée le 25 août 1944 à Paris lors de la Libération de la capitale. Les premières à faire partie de l’Assemblée consultative sont Lucie Aubrac, Gilberte Brossolette et Madeleine Dienesch, résistantes reconnues et ayant survécu dans des camps nazis, cette dernière dira :

« Le Code Napoléon n’est plus qu’un bouquin poudreux qu’on ne feuillette plus ! »

Les changements à la fin de la guerre

En septembre 1944, les municipalités des villes libérées accueillent, pour la première fois, des femmes conseillères municipales élues. Dans l’Assemblée Constituante du 21 octobre 1945 : 33 femmes anciennes résistantes et déportées seront élues sur 545 députés. L’abstention lors du premier vote des femmes est assez faible et encourageante : 20% environ !

Engagées dans la Résistance et l’armée, il a fallu une deuxième guerre pour que les Françaises soient reconnues comme capables d’apporter un changement dans la société et même d’être reconnues dans le milieu militaire. Il fallait remplacer les nombreux morts de la Grande Guerre….

Le 16 octobre 1943, Maurice Schumann déclare à la B.B.C au sujet des AFAT (Auxiliaires françaises de l’Armée de Terre) :

« Dans la dernière guerre (1914-1918) la femme a donné des centaines d’héroïnes à la liberté. Pour la première fois de cette guerre (1939-1945) elle lui a donné des centaines de milliers de combattantes ».

Avec plus ou moins de facilité, les femmes entrent enfin dans l’armée et ne parle-t-on pas maintenant d’un Service militaire pour les filles et les garçons ?

Après tant d’années d’attente, au droit au suffrage a succédé une entrée dans l’armée. C’est une nouvelle reconnaissance pour l’aide efficace des femmes dans les guerres et en temps de paix, mais les jeunes générations ne semblent pas se suffire de ces possibilités !

La parité devient pour les jeunes femmes un leitmotiv dans tous les domaines : amours, métiers, familles, élections… En ce XXIème siècle, y-aura-t-il une autre étape ?

Voir la partie I : La guerre de 1914, un début d’émancipation pour les femmes ?

Chantal Antier
Docteure en Histoire

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